L a n u i t m é c a n i q u e
(extrait)
de son plein gré
l'électricité
du soir qui passe
me fait pleurer
parfois les mots
en amazone
en équilibre
et en été
Service des urgences
4 heures du matin
Une femme 45 ans
Mange des biscuits pour chien
de celui qui ne voulait rien dire
nous ne savons rien
Paysage
Sur la commode rousse où se nourrit le marbre
Entre le bord et Dieu et sa barbe sauvage
Entre les troncs cintrés centenaires sans âge
Paysage roussi dans le clair des arbres
L'horloge à demi-nue les aiguilles en épi
Carillon merveilleux de semblables folies
Les travailleurs
aux nez pelés
aux ongles sales
les travailleurs retapent des remparts
leur gueule
en cul de poule mâle
crache sur la route une verdure onctueuse
à la fin du mur
ils iront plus haut dans les montagnes
prendre une rivière et l’enserrer d’un pont
et partir sous les bois
Mourir ! Courir ! Cracher d’autres étoiles !
Il est concentré
Recroquevillé
Sonore
Ses yeux entrent dans la matière
Son visage change comme les saisons
Il lit
Tourne les pages
Avance
Se transforme
Il est intelligent
Ombre
Elle marche au soleil
Nudité sur sa chair
Butinant sous le ciel
Cette rime légère
Elle croque un rayon
Une flaque géante
D’ombres et de citrons
Elle est la femme aimante
Sol
Soleil
Solitude
Abritons-nous sous l'arbre
Où l'ombre est fraîche et plate
Nous sommes des oiseaux sans ailes
Des chiens sans poils
Des flammes sans feu
Nous sommes tout et rien
Fumant des mots
Comme des corbeaux